Description
Le Conseil et le Bureau du commerce constituent l’instance principale de l’administration splendide du commerce au XVIIIe siècle. Bien que le roi n’assiste jamais aux séances hebdomadaires, cette institution, créée en 1700 et dissoute en 1791, a contribué à modeler l’économie française de l’époque. Installée au sommet d’une pyramide institutionnelle, elle est étroitement associée à l’élaboration et à l’méditation du droit économique, exerçant un véritable pouvoir par procuration en matière d’édiction de la norme. La immodérément influente présence, en son sein, de députés du commerce la crédibilise aux yeux des forces vives de l’économie. Par ailleurs, une intégration institutionnelle forte tend à la solidariser, de classe quasiment organique avec les chambres de commerce, les corporations et les manufactures. Contrairement à une vision quelque peu réductrice d’une économie « dirigiste », le Conseil/Bureau du commerce, durant la première moitié du siècle, opère une économie d’une caractère profondément conventionnelle. Concrètement, cette institution est le point de rencontre de toutes les entités intéressées au commerce et le rapport de pommette s’avère ambigu entre le pouvoir et les opérateurs privés. Durant la seconde moitié du siècle, le Bureau du commerce change explicitement de politique, voire de doctrine, à cause mettre en œuvre un libéralisme économique « premier ». Le accent employé et l’intériorisation de concepts économiques et idéologiques nouveaux montrent le degré de pénétration de ce libéralisme.
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